14 novembre 2009
6
14
/11
/novembre
/2009
18:35
Par Jean Christophe Bataille

Je parle depuis plusieurs mois de tendances et explique fréquemment qu'un investissement ou une spéculation a plus de chance de réussir dans la tendance que contre elle, ceci quelle que soit l'unité de temps. Ca ne veut pas dire que chercher à identifier un retournement est une activité sans intérêt. Cela signifie que cette dernière forme d'investissement ou de spéculation a moins de chance de réussite. C'est ce que les anglo-saxons résument par le postulat "Trend is your friend". La question que vous vous posez, une fois ce principe admis est celle de savoir dans quelle tendance se situe un marché. Au risque de déplaire à bon nombre d'analystes techniques, dès que je veux définir une tendance moyen long terme, mon instrument préféré n'est pas le panel d’indicateurs exhibés régulièrement dans les différents articles sur la bourse mais le simple bon sens. Cette conviction m'est venue au fil du temps : trop de technicité tue l'intuition et la réflexion. L'indicateur ne vaut que pour les informations qui ont servi à l'élaborer, pas pour le chiffre qu'il fournit.
Pour exemple, étudions une tendance longue :
La tendance longue de l'or.
On me demande souvent pourquoi je suis haussier sur l'or à long terme. Je fournis alors une première réponse : parce que ca fait 8 ans que ça dure ! Vous voyez, c'est plus simple qu'on ne le croit et c'est imparable ! La tendance est haussière, c'est un fait. Quand va-t-elle s'arrêter ? On s'en fiche pour l'instant car la tendance longue est définie. Je peux donc investir avec des véhicules long terme comme l'or physique dans cette tendance et j'en profiterai tant que celle-ci durera. Là encore, c'est très simple.
Vous aller me dire qu'il est fondamental de savoir combien de temps nous devons rester positionnés. Effectivement mais la question à se poser n'est pas de savoir quand la tendance va se retourner mais quelles raisons pourraient la pousser à changer parce que bien évidemment nous ne faisons pas partie des décideurs planétaires et en l'occurrence, c'est d'eux que dépend ce changement, pas de nous. Toute prévision de temps et de niveau est donc extrêmement difficile à appréhender car cela consisterait à prédire les décisions que pourraient être amenés à prendre des gens dont on ne connait pas les intentions. En revanche, on peut assoir nos prévisions sur l'intérêt qu'ils ont à prendre certaines décisions ou les contraintes qui peuvent les conduire à telles ou telles actions .
Raisonnons sur les faits. L'or grimpe parce que de la monnaie a été émise en excès sous forme de crédits. La monnaie doit être produite proportionnellement à l'évolution de l'activité économique. En cas de création monétaire excessive, le prix des biens monte artificiellement et la monnaie se déprécie. L'or qui est l'actif tangible par excellence, est réparti un peu partout dans le monde et son volume global évolue très peu. Son antique caractère monétaire et son identité de métal précieux en font un des recours principaux avec les matières premières contre cette dévalorisation lente des monnaies. Quand la tendance haussière sur l'or disparaitra ? Tout simplement quand les raisons que je viens d'exposer disparaitront, c'est à dire quand les décisions des hommes politiques et des banques centrales iront dans le sens d'une revalorisation des monnaies fiduciaires. On peut en lister quelques unes : montée des taux courts, arrêt des mesures non conventionnelles, retour d'un système monétaire à réserve pleine, réduction des injections de liquidités dans le système bancaire, arrêt des soutiens à la croissance, etc ... Je pense personnellement que la bonne décision à prendre serait de réduire les distorsions paritaires puisque ce sont elles qui sont à l'origine de la surproduction de monnaie en occident, mais ce n'est pas le débat. Je fais le pari que tout ça n'est pas pour demain puisque cette valorisation normale des monnaies implique une déflation, c'est à dire une dévalorisation faciale de tous les biens. Je fais ce pari que l'inflation monétaire va se poursuivre parce qu'il y a beaucoup plus de biens que de cash dans le monde et que les décideurs sont dans l'immense majorité des cas des possédants. Rajoutons à cela que comme beaucoup de gens, ils se sont endettés et que pour eux une spirale déflationniste, ce sont des mensualités qui restent fixes, un revenu qui baisse et la valeur faciale du bien acquis qui s'effondre. Je fais enfin ce pari parce que l'histoire a prouvé, en particulier dans les années 30, que le malheur des riches ne faisait pas le bonheur des pauvres, au contraire ! La baisse d'activité qui accompagne une déflation est terrible. Comment imaginer dans ces conditions que les décisions politiques vont changer ?
Voila comment je définis la tendance longue de l'or : par une réflexion basique, sans étude de courbes compliquées ni indicateurs sophistiqués. Je ne sais pas si c'est la meilleure mais c'est celle qui me convient. Et je sais qu'historiquement toutes les grandes crises se terminent avec des monnaies dans un tel état que l'once d'or vaut presque le Dow Jones. C'est l'horizon que je me suis fixé.
Si nous raisonnons sur une unité de temps plus courte, la tendance haussière de l'or peut être émaillée de replis. Il faut alors reprendre le même type de raisonnement pour en déduire les causes et les échéances approximatives. Celles-ci sont bien évidemment différentes de celles évoquées à échéance plus longue.
Pour les lecteurs qui veulent bien se prêter à ce jeu dominical, quelle tendance imaginez-vous pour les indices actions l'an prochain et quel raisonnement vous permet de la définir ?

Je parle depuis plusieurs mois de tendances et explique fréquemment qu'un investissement ou une spéculation a plus de chance de réussir dans la tendance que contre elle, ceci quelle que soit l'unité de temps. Ca ne veut pas dire que chercher à identifier un retournement est une activité sans intérêt. Cela signifie que cette dernière forme d'investissement ou de spéculation a moins de chance de réussite. C'est ce que les anglo-saxons résument par le postulat "Trend is your friend". La question que vous vous posez, une fois ce principe admis est celle de savoir dans quelle tendance se situe un marché. Au risque de déplaire à bon nombre d'analystes techniques, dès que je veux définir une tendance moyen long terme, mon instrument préféré n'est pas le panel d’indicateurs exhibés régulièrement dans les différents articles sur la bourse mais le simple bon sens. Cette conviction m'est venue au fil du temps : trop de technicité tue l'intuition et la réflexion. L'indicateur ne vaut que pour les informations qui ont servi à l'élaborer, pas pour le chiffre qu'il fournit.
Pour exemple, étudions une tendance longue :
La tendance longue de l'or.
On me demande souvent pourquoi je suis haussier sur l'or à long terme. Je fournis alors une première réponse : parce que ca fait 8 ans que ça dure ! Vous voyez, c'est plus simple qu'on ne le croit et c'est imparable ! La tendance est haussière, c'est un fait. Quand va-t-elle s'arrêter ? On s'en fiche pour l'instant car la tendance longue est définie. Je peux donc investir avec des véhicules long terme comme l'or physique dans cette tendance et j'en profiterai tant que celle-ci durera. Là encore, c'est très simple.
Vous aller me dire qu'il est fondamental de savoir combien de temps nous devons rester positionnés. Effectivement mais la question à se poser n'est pas de savoir quand la tendance va se retourner mais quelles raisons pourraient la pousser à changer parce que bien évidemment nous ne faisons pas partie des décideurs planétaires et en l'occurrence, c'est d'eux que dépend ce changement, pas de nous. Toute prévision de temps et de niveau est donc extrêmement difficile à appréhender car cela consisterait à prédire les décisions que pourraient être amenés à prendre des gens dont on ne connait pas les intentions. En revanche, on peut assoir nos prévisions sur l'intérêt qu'ils ont à prendre certaines décisions ou les contraintes qui peuvent les conduire à telles ou telles actions .
Raisonnons sur les faits. L'or grimpe parce que de la monnaie a été émise en excès sous forme de crédits. La monnaie doit être produite proportionnellement à l'évolution de l'activité économique. En cas de création monétaire excessive, le prix des biens monte artificiellement et la monnaie se déprécie. L'or qui est l'actif tangible par excellence, est réparti un peu partout dans le monde et son volume global évolue très peu. Son antique caractère monétaire et son identité de métal précieux en font un des recours principaux avec les matières premières contre cette dévalorisation lente des monnaies. Quand la tendance haussière sur l'or disparaitra ? Tout simplement quand les raisons que je viens d'exposer disparaitront, c'est à dire quand les décisions des hommes politiques et des banques centrales iront dans le sens d'une revalorisation des monnaies fiduciaires. On peut en lister quelques unes : montée des taux courts, arrêt des mesures non conventionnelles, retour d'un système monétaire à réserve pleine, réduction des injections de liquidités dans le système bancaire, arrêt des soutiens à la croissance, etc ... Je pense personnellement que la bonne décision à prendre serait de réduire les distorsions paritaires puisque ce sont elles qui sont à l'origine de la surproduction de monnaie en occident, mais ce n'est pas le débat. Je fais le pari que tout ça n'est pas pour demain puisque cette valorisation normale des monnaies implique une déflation, c'est à dire une dévalorisation faciale de tous les biens. Je fais ce pari que l'inflation monétaire va se poursuivre parce qu'il y a beaucoup plus de biens que de cash dans le monde et que les décideurs sont dans l'immense majorité des cas des possédants. Rajoutons à cela que comme beaucoup de gens, ils se sont endettés et que pour eux une spirale déflationniste, ce sont des mensualités qui restent fixes, un revenu qui baisse et la valeur faciale du bien acquis qui s'effondre. Je fais enfin ce pari parce que l'histoire a prouvé, en particulier dans les années 30, que le malheur des riches ne faisait pas le bonheur des pauvres, au contraire ! La baisse d'activité qui accompagne une déflation est terrible. Comment imaginer dans ces conditions que les décisions politiques vont changer ?
Voila comment je définis la tendance longue de l'or : par une réflexion basique, sans étude de courbes compliquées ni indicateurs sophistiqués. Je ne sais pas si c'est la meilleure mais c'est celle qui me convient. Et je sais qu'historiquement toutes les grandes crises se terminent avec des monnaies dans un tel état que l'once d'or vaut presque le Dow Jones. C'est l'horizon que je me suis fixé.
Si nous raisonnons sur une unité de temps plus courte, la tendance haussière de l'or peut être émaillée de replis. Il faut alors reprendre le même type de raisonnement pour en déduire les causes et les échéances approximatives. Celles-ci sont bien évidemment différentes de celles évoquées à échéance plus longue.
Pour les lecteurs qui veulent bien se prêter à ce jeu dominical, quelle tendance imaginez-vous pour les indices actions l'an prochain et quel raisonnement vous permet de la définir ?