31 janvier 2010
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Par Jean Christophe Bataille.
Au risque de me répéter, je voudrais rappeler quelques éléments sur le mécanisme intime de la déflation monétaire car j'ai encore lu ici et là des affirmations qui me choquent.
Il faut rappeler trois règles fondamentales sur lesquelles Bernanke assoit sa politique à mon avis tout à fait pertinente :
- A l'échelle élémentaire, il n'y a pas de pression déflationniste s'il n'y a pas disparition d'un crédit en cours à la suite d'un défaut de paiement. C'est la disparition d'une dette qui supprime de la monnaie et la réévalue mécaniquement. Si la dette insolvable est rachetée par de l'argent crée ex nihilo il n'y a pas déflation monétaire.
- Il n'y a pas de pression déflationniste, si l'accès au crédit est maintenu et la cinétique monétaire est stabilisée car l'équation
- Une spirale déflationniste ne peut pas s'installer si les autorités monétaires réagissent promptement aux défauts de paiement et à la contraction du crédit car les prix sont stoppés dans leur chute tuant l'espoir de prix plus bas.
Et une règle accessoire :
- Les pressions déflationnistes sont aggravées dans les pays fortement exportateurs car ils sont incapables d'importer l'inflation des prix régnant à l'extérieur (un des handicaps du Japon avec l'absence de réaction immédiate à la baisse des prix).
Il faut absolument distinguer les 52000 milliards de $ de crédit US, chiffre colossal dont l'effet est dépressif mais pas déflationniste, et les créances insolvables qui sont elles déflationnistes et doivent être traités par les banques centrales pour maintenir les flux d'octroi de crédit.
En revanche, le règlement du capital restant dû des crédits en défaut avec de la monnaie crée ex nihilo contient un potentiel inflationniste latent s'il s'avère que le total des crédits toxiques "racheté" se révèle au fil du temps inférieur à celui des actifs douteux, en d'autre terme, si on a sous évalué la solvabilité des emprunteurs ou si pour des raisons moins avouables, on a créé de la monnaie en excès.
Rappelons également que la montée des déficits public qui n'est pas liée aux politiques non conventionnelles de Bernanke présente également un potentiel inflationniste liés à la baisse de crédibilité des monnaies.
Il n'y a donc aucun besoin, comme on semble l'affirmer ailleurs, de pratiquer une expansion monétaire à hauteur de la dette globale US pour éviter une déflation. Cela n'a aucun sens.
Il est en revanche probable que la FED doive, dans les deux années à venir, élargir encore son bilan à hauteur de 1000 ou 2000 milliards de $ pour absorber les actifs douteux restants (chiffres hautement variables en fonction des interprétations)
Que les choses soient bien claires, l'action de Bernanke ne correspond en rien à une fuite en avant du crédit mais une politique conduite contre la déflation qui a permis d'éviter une catastrophe économique. Elle n'empêche pas la stagnation de la croissance, ni l'augmentation du taux de l'épargne des ménages. Le désendettement des états, quant à lui, ne dépend pas des banques centrales mais de la bonne volonté de ces mêmes états. A moins que les banques centrales émettent de la monnaie en excès et favorise la survenue d'une inflation facilitant le désendettement. De ce coté, les USA ont un handicap certain car le financement par l'étranger de leur dette a réduit progressivement les maturités longues diminuant ainsi les effet positifs d'une éventuelle inflation.

Au risque de me répéter, je voudrais rappeler quelques éléments sur le mécanisme intime de la déflation monétaire car j'ai encore lu ici et là des affirmations qui me choquent.
Il faut rappeler trois règles fondamentales sur lesquelles Bernanke assoit sa politique à mon avis tout à fait pertinente :
- A l'échelle élémentaire, il n'y a pas de pression déflationniste s'il n'y a pas disparition d'un crédit en cours à la suite d'un défaut de paiement. C'est la disparition d'une dette qui supprime de la monnaie et la réévalue mécaniquement. Si la dette insolvable est rachetée par de l'argent crée ex nihilo il n'y a pas déflation monétaire.
- Il n'y a pas de pression déflationniste, si l'accès au crédit est maintenu et la cinétique monétaire est stabilisée car l'équation
d'Irving Fisher P = MxV/T modélisant l'inflation monétaire reste
équilibrée (P le niveau des prix, M la masse monétaire, V la vitesse de circulation de la monnaie et T le nombre de transactions pendant une
période donnée).
- Une spirale déflationniste ne peut pas s'installer si les autorités monétaires réagissent promptement aux défauts de paiement et à la contraction du crédit car les prix sont stoppés dans leur chute tuant l'espoir de prix plus bas.
Et une règle accessoire :
- Les pressions déflationnistes sont aggravées dans les pays fortement exportateurs car ils sont incapables d'importer l'inflation des prix régnant à l'extérieur (un des handicaps du Japon avec l'absence de réaction immédiate à la baisse des prix).
Il faut absolument distinguer les 52000 milliards de $ de crédit US, chiffre colossal dont l'effet est dépressif mais pas déflationniste, et les créances insolvables qui sont elles déflationnistes et doivent être traités par les banques centrales pour maintenir les flux d'octroi de crédit.
En revanche, le règlement du capital restant dû des crédits en défaut avec de la monnaie crée ex nihilo contient un potentiel inflationniste latent s'il s'avère que le total des crédits toxiques "racheté" se révèle au fil du temps inférieur à celui des actifs douteux, en d'autre terme, si on a sous évalué la solvabilité des emprunteurs ou si pour des raisons moins avouables, on a créé de la monnaie en excès.
Rappelons également que la montée des déficits public qui n'est pas liée aux politiques non conventionnelles de Bernanke présente également un potentiel inflationniste liés à la baisse de crédibilité des monnaies.
Il n'y a donc aucun besoin, comme on semble l'affirmer ailleurs, de pratiquer une expansion monétaire à hauteur de la dette globale US pour éviter une déflation. Cela n'a aucun sens.
Il est en revanche probable que la FED doive, dans les deux années à venir, élargir encore son bilan à hauteur de 1000 ou 2000 milliards de $ pour absorber les actifs douteux restants (chiffres hautement variables en fonction des interprétations)
Que les choses soient bien claires, l'action de Bernanke ne correspond en rien à une fuite en avant du crédit mais une politique conduite contre la déflation qui a permis d'éviter une catastrophe économique. Elle n'empêche pas la stagnation de la croissance, ni l'augmentation du taux de l'épargne des ménages. Le désendettement des états, quant à lui, ne dépend pas des banques centrales mais de la bonne volonté de ces mêmes états. A moins que les banques centrales émettent de la monnaie en excès et favorise la survenue d'une inflation facilitant le désendettement. De ce coté, les USA ont un handicap certain car le financement par l'étranger de leur dette a réduit progressivement les maturités longues diminuant ainsi les effet positifs d'une éventuelle inflation.
A l'inverse, les plans de relance par le budget peuvent être considérés comme inappropriés bien que satisfaisants pour l'opinion
publique, s'ils augmentent encore la dette globale sans se substituer aux stabilisateurs sociaux. C'est le cas des plans de relance à la consommation auxquels je ne souscris pas.
Ceci ne veut pas dire que la déflation n'aura pas gain cause, bien que je le crois pas, mais cela veut dire que le jugement porté sur Bernanke par certains ne correspond pas à la réalité de son action.
La confusion est donc grande sur le net ou l'on mélange le keynésianisme et les politiques de reflation monétaire tout en prônant un libéralisme sans limite (je ne parle pas nécessairement d'un blog en particulier mais de toute la communauté déflationniste). Le nombre de gens qui prennent pour argent comptant certaines affirmations contre l'opinion des meilleurs économistes mondiaux continue à me sidérer et motive une nouvelle fois ce type de billet.
Ceci ne veut pas dire que la déflation n'aura pas gain cause, bien que je le crois pas, mais cela veut dire que le jugement porté sur Bernanke par certains ne correspond pas à la réalité de son action.
La confusion est donc grande sur le net ou l'on mélange le keynésianisme et les politiques de reflation monétaire tout en prônant un libéralisme sans limite (je ne parle pas nécessairement d'un blog en particulier mais de toute la communauté déflationniste). Le nombre de gens qui prennent pour argent comptant certaines affirmations contre l'opinion des meilleurs économistes mondiaux continue à me sidérer et motive une nouvelle fois ce type de billet.