Par Jean Christophe Bataille
ACTIONS - OBLIGATIONS
Existe-t-il un risque de krach ?
J'aimerais rassurer ceux qui pensent que nous allons vivre un monstrueux krach boursier. Je crois sincèrement que c'est impossible. Une descente progressive des cours sur deux ou trois ans est envisageable mais une chute vertigineuse comme en 2008, en 2000, en 1987 ou en 1929 : non. Actuellement l'aversion au risque est maximum à tel points que le compartiment obligataire enfle de façon très inhabituelle. Les actions sont dans les mains fortes et sont délaissées par le public. Comment les indices pourraient-ils chuter fortement et rapidement alors que ces mains sont les plus solides ? Une baisse importante ne peut se faire que progressivement et seulement si le double dip de l'économie US se réalise. Je n'ai jamais vu, de ma vie boursière, un krach se produire durant une période d'incertitude. Les krachs surviennent toujours dans un ciel serein. C'est logique car pour que les cours s'effondrent, il faut que les mains faibles aient beaucoup acheté et que l'optimisme les ait conduits à se gaver d'actions. Une grande vague qui emporterait tout sur son passage sur quelques mois pour emmener les indices sous CAC 2500 est tout simplement irréaliste.
Trading
En base journalière, le CAC cash dessine depuis quelques jours une figure technique bien connue, le diamant :
Selon cette figure chartiste, une baisse est probable demain ou après demain avec un objectif à plusieurs jours de 3600 point pour le CAC. Mais comme toujours, il ne s'agit que d'une prévision statistique et le CAC peut tout a fait monter sur une très bonne nouvelle en provenance des US. N'oubliez pas vos stops !
Evolution des indices pour le moyen terme
L'avenir économique occidental reste incertain et le CAC pourrait à court terme rester dans son range 3350 -3820. Les perspectives économiques gardent tout leur poids et vont décider de la montée ou de la baisse des actions. Toutefois l'application des mesures non conventionnelles par les banques centrales pourrait fausser les pronostics. Sur le plan monétaire, nous devons nous méfier de l'argent injecté par ces mesures. Tout d'abord parce que les Permanent Open Market Operations orchestrées par les primaries dealers font monter artificiellement les cours. Ensuite parce que les liquidités créées ex nihilo pourraient reflater le compartiment actions par un mécanisme de fuite devant la monnaie, identique à celui qui nourrit la hausse de l'or, de l'énergie, des matières premières, des actions émergentes en devise locale et dans certains pays peu touchés par le deleveraging privé, de l'immobilier. La précocité de cette reflation du compartiment actions dépendra de la puissance du quantitative easing mis en place par la Fed à l'automne, donc de l'importance d'une éventuelle rechute économique. Si les méthodes non conventionnelles restent raisonnables, les indices ne devrait pas grimper de façon conséquente. Si elles sont excessives, les investisseurs finiront par se rendre compte qu'ils achètent de la dette destinée à être diluée dans l'inflation et ils achèteront des actions. Les actions restent des biens tangibles représentant des sociétés qui se développent et délivrent un rendement régulier. Les entreprises parviendront donc toujours à flotter sur la dévalorisation monétaire en s'appréciant en monnaie courante.
L'équation n'est donc pas simple quant à l'évolution des indices qui obéissent à des forces contradictoires.
Tout ceci doit nous conduire à rester prudent. Il convient de rester partiellement investi et d'éviter de n'avoir que du cash. En sachant que tant que les taux pointent vers la déflation, la montée des actions en monnaie courante ne se matérialisera pas. Ce scénario reste pour moi le plus probable à court terme. Pour ceux qui n'ont pas d'actions, achetez en baisse, des occasions devraient se reproduire. Notre choix d'allocation a peu changé avec 18 % d'or et 11 % d'actions qui privilégient le rendement, les émergents et les matières premières. Le compartiment obligataire ne comporte que des obligations des pays émergents et des obligations indexées sur l'inflation.
DEVISES
L'ascension de l'euro va atteindre bientot des niveaux plus aléatoires et des résistances plus difficiles à franchir. Le consensus des haussiers est majeur ( 97 % de bull !) Une rechute est donc possible. Elle pourrait faire replonger temporairement les indices actions américains et le CAC qui pourrait retourner flirter avec les 3450.
GOLD
L'or suivra un chemin diamétralement opposé à celui du dollar, ce qui finalement limitera la baisse de l'or en euros. Un prix de 170-180 euros le napoléon serait une opportunité d'achat correcte pour ceux qui n'ont pas d'or physique.
CRUDE OIL
Pour le court terme, le pétrole est situé dans le même range que les indices actions et évoluera de concert avec eux pour les mêmes raisons.