3 décembre 2009
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05:42
Par Jean Christophe Bataillle
Comme beaucoup d'investisseurs, nous sommes nombreux à anticiper une rechute des marchés actions et une réappréciation du dollar à la suite d'une remontée des indices qui approche les 60 % depuis les plus bas de mars 2009.
Celles-ci ne se produisent pas ...
Je n'ai jamais pensé que cette rechute porterait les indices très bas mais j'avoue que l'évolution de l'économie mondiale me conduit a penser que la baisse des marchés sera encore moins forte que prévue. Je vais vous expliquer pourquoi.
J’entends ça et là que les marchés sont manipulés ... Ma réponse est que si les markets makers sont capables d'initier les grands mouvements de bourse grace à leur puissance de feu et leurs anticipations économiques, ils ne font que déclencher un mouvement. En aucun cas ils ne sont en possibilité de maintenir une tendance lourde. Les investisseurs achètent et si on suit la théorie de l'efficience des marchés, ils ont une vraie raison.
Quelle est cette tendance ?
Tout d'abord, il est à peu près admis que les actifs tangibles, comme l'or, les actions ou même l'immobilier dont les prix ont tendance à stagner malgré le deleveraging, montent sur le flot de liquidités déversées par les institutions monétaires.
Les risques de crise systémique bancaire ont également quasiment disparu car en admettant l'arrivée d'une nouvelle vague de défauts sur d'autres crédits que les subprimes, nous savons désormais qu'elle se solderait par une vague équivalente d'émission de monnaie et que les créanciers de l'Amérique ne broncheraient pas tant une crise systémique serait délétère pour leur propre économie. Si de nouveaux problèmes bancaires majeurs apparaissaient, ils ne pourraient conduire qu'à une augmentation supplémentaire de la quantité de monnaie en circulation.
La réponse souvent donnée par les déflationnistes pour justifier la gigantesque vague de baisse qu'ils semblent parfois appeler de leurs vœux est que les autorités monétaires ne pourront jamais élargir leur bilan à hauteur de la totalité des dettes contractées en occident. A cela il faut répondre que le quantitative easing n'est pas là pour apporter une contrepartie à l'ensemble de la dette privée occidentale mais à en pallier seulement les défauts de paiement. La différence est de taille et elle met les banques centrales qui ont agi avec une grande promptitude, en capacité de contrer toute nouvelle vague d'impayés. Je réponds également que la modification des évaluations comptables des crédits à risque dans le bilan des banques a permis un véritable encapsulement de ces actifs toxiques qui vient lisser leur évolution et permet d'en étaler leur traitement.
Ma conclusion est que la politique de Bernanke parvient efficacement à résoudre la crise de solvabilité bancaire. Il n'y aura donc pas de nouveau credit-crunch et si nous observons une baisse des nouveaux encours de crédit, c'est tout simplement parce que les acteurs économiques ne sont pas en état ou n'ont pas envie d'emprunter. La possibilité d'octroi de crédit est aujourd'hui tout à fait normale même si les ratios prudentiels amènent les établissements bancaires à beaucoup plus de discernement quand à la solvabilité des emprunteurs.
En revanche, cette politique n'a en aucun cas résolu la crise de la dette qui est toujours colossale, répartie désormais entre les états et les acteurs privés par la socialisation des pertes mise en place lors de l'année écoulée.
Quels vont être les effets de ce monceau de dettes ? ... Il va conduire obligatoirement à une remontée du taux d'épargne par un désendettement massif en occident et donc une stagnation voire un nouvel épisode de décroissance des économies occidentales.
Dans ces conditions, je ne pense donc pas que la hausse des actions françaises puisse se poursuivre au delà de CAC 4200 à court terme.
En revanche, plus tard, les évolutions inflationnistes sur l'ensemble de la planète vont conduire les actions à enregister une hausse ou une simple stagnation en monnaie courante compensant la dépréciation des monnaies. Mais beaucoup d'entre elles vont se déprécier en monnaie constante. Cette évolution sera toutefois hétérogène. Il s'agit donc d'investir dans des secteurs ou des zones géographiques qui ne devraient pas être affectés par cette dévalorisation et qui ont au contraire un fort potentiel long terme : énergie, matières premières et pays émergents.
Ne comptez pas sur une rechute dramatique du cours des actions de type crédit crunch. Le marché du crédit est resolvabilisé et les banquiers centraux ont les moyens de maintenir l'accès au crédit. Ce n'est pas la valorisation des actifs en monnaie courante qui va chuter mais leur rendement qui va monter, via l'inflation à venir.
A court terme, les marchés actions occidentaux devraient donc latéraliser, matérialiser quelques poussées de hausse vers un maximum de CAC 4200 et des consolidations qui auront du mal franchir à la baisse CAC 3400. Bien sûr ce seuil peut être enfoncé, mais cette limite franchie, le support des 3000 points devrait arrêter toute velléité de baisse.
L'évolution des marchés actions à moyen terme sera donc modifiée par les pressions qui s'exercent sur les monnaies, les effets du carry trade et l'évolution du découplage des émergents qui est en chemin quoiqu'en disent de nombreux analystes. Je détaillerai cela dans de prochains billets. C'est pour anticiper ces changements que je conseille d'envisager prochainement des modifications d'allocations d'actifs conséquentes.
Pour les raisons pré-citées et avec l'objectif d'agir très en amont, je pense que toute consolidation d'importance doit être mise à profit pour accumuler en quantités raisonnables les actions chinoises, brésiliennes et autres émergents à fort potentiel.
Je fais la même remarque pour les matières premières en particulier le pétrole sur lequel je deviendrai massivement acheteur, en cas de consolidation suffisante. Je vous signalerai mes niveaux d'intervention et les supports par un flash spécial. Là encore, l'energie fera l'objet d'un papier particulier.
Je crois également qu'il faut garder or et mines d'or qui représentent après la hausse récente 12 % du gros patrimoine type.
Ma décision d'aujourd'hui est d'acheter rapidement des obligations indexées sur l'inflation. La dollarisation de l'économie n'autorisera pas longtemps des taux long terme aussi bas et les IPC ne peuvent rester durablement en baisse dans ce contexte. Il est donc interessant de profiter des taux très bas actuels. Je m'interesse aux obligations des états susceptibles de rester solvables et il en reste encore quoiqu'en dise le LEAP, la cessation de paiement pour les états trouvant le plus souvent sa solution dans l'inflation. L'idéal sur les obligations américaines étant de pouvoir couvrir ces dernières contre le risque de change et sur les obligations émergentes de ne pas le couvrir.
Si Yves a des supports adaptés ...
Mon autre conseil est de fuir les actions domestiques américaines, britanniques et espagnoles du fait de l'importance de la dette dans ces pays, de fuir d'une façon générale toute cyclique qui ne serait pas fortement positionnée chez les émergents et de fuir les obligations à taux fixes quels que soient leurs émetteurs.
Comme beaucoup d'investisseurs, nous sommes nombreux à anticiper une rechute des marchés actions et une réappréciation du dollar à la suite d'une remontée des indices qui approche les 60 % depuis les plus bas de mars 2009.
Celles-ci ne se produisent pas ...
Je n'ai jamais pensé que cette rechute porterait les indices très bas mais j'avoue que l'évolution de l'économie mondiale me conduit a penser que la baisse des marchés sera encore moins forte que prévue. Je vais vous expliquer pourquoi.
J’entends ça et là que les marchés sont manipulés ... Ma réponse est que si les markets makers sont capables d'initier les grands mouvements de bourse grace à leur puissance de feu et leurs anticipations économiques, ils ne font que déclencher un mouvement. En aucun cas ils ne sont en possibilité de maintenir une tendance lourde. Les investisseurs achètent et si on suit la théorie de l'efficience des marchés, ils ont une vraie raison.
Quelle est cette tendance ?
Tout d'abord, il est à peu près admis que les actifs tangibles, comme l'or, les actions ou même l'immobilier dont les prix ont tendance à stagner malgré le deleveraging, montent sur le flot de liquidités déversées par les institutions monétaires.
Les risques de crise systémique bancaire ont également quasiment disparu car en admettant l'arrivée d'une nouvelle vague de défauts sur d'autres crédits que les subprimes, nous savons désormais qu'elle se solderait par une vague équivalente d'émission de monnaie et que les créanciers de l'Amérique ne broncheraient pas tant une crise systémique serait délétère pour leur propre économie. Si de nouveaux problèmes bancaires majeurs apparaissaient, ils ne pourraient conduire qu'à une augmentation supplémentaire de la quantité de monnaie en circulation.
La réponse souvent donnée par les déflationnistes pour justifier la gigantesque vague de baisse qu'ils semblent parfois appeler de leurs vœux est que les autorités monétaires ne pourront jamais élargir leur bilan à hauteur de la totalité des dettes contractées en occident. A cela il faut répondre que le quantitative easing n'est pas là pour apporter une contrepartie à l'ensemble de la dette privée occidentale mais à en pallier seulement les défauts de paiement. La différence est de taille et elle met les banques centrales qui ont agi avec une grande promptitude, en capacité de contrer toute nouvelle vague d'impayés. Je réponds également que la modification des évaluations comptables des crédits à risque dans le bilan des banques a permis un véritable encapsulement de ces actifs toxiques qui vient lisser leur évolution et permet d'en étaler leur traitement.
Ma conclusion est que la politique de Bernanke parvient efficacement à résoudre la crise de solvabilité bancaire. Il n'y aura donc pas de nouveau credit-crunch et si nous observons une baisse des nouveaux encours de crédit, c'est tout simplement parce que les acteurs économiques ne sont pas en état ou n'ont pas envie d'emprunter. La possibilité d'octroi de crédit est aujourd'hui tout à fait normale même si les ratios prudentiels amènent les établissements bancaires à beaucoup plus de discernement quand à la solvabilité des emprunteurs.
En revanche, cette politique n'a en aucun cas résolu la crise de la dette qui est toujours colossale, répartie désormais entre les états et les acteurs privés par la socialisation des pertes mise en place lors de l'année écoulée.
Quels vont être les effets de ce monceau de dettes ? ... Il va conduire obligatoirement à une remontée du taux d'épargne par un désendettement massif en occident et donc une stagnation voire un nouvel épisode de décroissance des économies occidentales.
Dans ces conditions, je ne pense donc pas que la hausse des actions françaises puisse se poursuivre au delà de CAC 4200 à court terme.
En revanche, plus tard, les évolutions inflationnistes sur l'ensemble de la planète vont conduire les actions à enregister une hausse ou une simple stagnation en monnaie courante compensant la dépréciation des monnaies. Mais beaucoup d'entre elles vont se déprécier en monnaie constante. Cette évolution sera toutefois hétérogène. Il s'agit donc d'investir dans des secteurs ou des zones géographiques qui ne devraient pas être affectés par cette dévalorisation et qui ont au contraire un fort potentiel long terme : énergie, matières premières et pays émergents.
Ne comptez pas sur une rechute dramatique du cours des actions de type crédit crunch. Le marché du crédit est resolvabilisé et les banquiers centraux ont les moyens de maintenir l'accès au crédit. Ce n'est pas la valorisation des actifs en monnaie courante qui va chuter mais leur rendement qui va monter, via l'inflation à venir.
A court terme, les marchés actions occidentaux devraient donc latéraliser, matérialiser quelques poussées de hausse vers un maximum de CAC 4200 et des consolidations qui auront du mal franchir à la baisse CAC 3400. Bien sûr ce seuil peut être enfoncé, mais cette limite franchie, le support des 3000 points devrait arrêter toute velléité de baisse.
L'évolution des marchés actions à moyen terme sera donc modifiée par les pressions qui s'exercent sur les monnaies, les effets du carry trade et l'évolution du découplage des émergents qui est en chemin quoiqu'en disent de nombreux analystes. Je détaillerai cela dans de prochains billets. C'est pour anticiper ces changements que je conseille d'envisager prochainement des modifications d'allocations d'actifs conséquentes.
Pour les raisons pré-citées et avec l'objectif d'agir très en amont, je pense que toute consolidation d'importance doit être mise à profit pour accumuler en quantités raisonnables les actions chinoises, brésiliennes et autres émergents à fort potentiel.
Je fais la même remarque pour les matières premières en particulier le pétrole sur lequel je deviendrai massivement acheteur, en cas de consolidation suffisante. Je vous signalerai mes niveaux d'intervention et les supports par un flash spécial. Là encore, l'energie fera l'objet d'un papier particulier.
Je crois également qu'il faut garder or et mines d'or qui représentent après la hausse récente 12 % du gros patrimoine type.
Ma décision d'aujourd'hui est d'acheter rapidement des obligations indexées sur l'inflation. La dollarisation de l'économie n'autorisera pas longtemps des taux long terme aussi bas et les IPC ne peuvent rester durablement en baisse dans ce contexte. Il est donc interessant de profiter des taux très bas actuels. Je m'interesse aux obligations des états susceptibles de rester solvables et il en reste encore quoiqu'en dise le LEAP, la cessation de paiement pour les états trouvant le plus souvent sa solution dans l'inflation. L'idéal sur les obligations américaines étant de pouvoir couvrir ces dernières contre le risque de change et sur les obligations émergentes de ne pas le couvrir.
Si Yves a des supports adaptés ...
Mon autre conseil est de fuir les actions domestiques américaines, britanniques et espagnoles du fait de l'importance de la dette dans ces pays, de fuir d'une façon générale toute cyclique qui ne serait pas fortement positionnée chez les émergents et de fuir les obligations à taux fixes quels que soient leurs émetteurs.
En résumé, en cas de forte consolidation des marchés en direction de CAC 3400-3000, la répartion d'un patrimoine important pourrait être modifiée de la façon suivante :
Or physique | 7% |
Mines d'or | 5% |
Euros | 16% |
Obligation taux fixes | 0% |
Obligations taux variables | 5% |
Action Emergents | 6% |
Energie matières premieres | 10% |
Actions défensives européennes | 4% |
Avoirs spéculatifs | 2% |
Immobilier | 45% |

La part actions passerait donc de 6 % à 20 % en utilisant les techniques d'accumulation pour optimiser les prises de position.
Pour les petits patrimoines :
Or physique | 8% |
Mines d'or | 6% |
Euros | 46% |
Obligation taux fixes | 0% |
Obligations taux variables | 6% |
Action Emergents | 9% |
Energie matières premieres | 14% |
Actions défensives européennes | 6% |
Avoirs spéculatifs | 5% |
