Par Jean Christophe Bataille
Dans la recherche d'actifs délaissés susceptibles de superformer dans les dix années qui viennent, le gaz semble être un actif intéressant. Si les énergies renouvelables ont un grand avenir à long terme, les acteurs économiques vont probablement donner la priorité au gaz qui devient, depuis l'apparition des shale gaz, beaucoup plus abondant que le pétrole, tout restant assez facile d'emploi.
Voici la courbe du prix du gaz en USD depuis 5 ans :
Et voici celui du pétrole :
Que constatons nous ? Le pétrole qui a touché 150 euros en 2008 est aujourd'hui à plus de la moitié de son record.
Le gaz a touché 15 $ à son plus haut et ne vaut aujourd'hui que 3.83 $. Il n'est qu'au quart de son sommet.
On ne peut pourtant trouver au gaz que des qualiltés :
- Tout d'abord, il n'aggraverait pas l'effet de serre. Les pays consommateurs devraient abandonner en partie le charbon et le pétrole pour développer leur politique environnementale.
- Pour les compagnies pétrolières, il est plus facile et moins couteux à extraire. L'augmentation progressive des coûts de production du pétrole devrait conduire à une utilisation de plus en plus importante du gaz naturel. Les techniques de liquéfaction GNL en permettent le transport en l'absence de gazoduc.
- La découverte des gaz non conventionnels fait entrer des pays sans ressources en matières premières dans le camp des producteurs d'énergie : Pologne par exemple. Elle permet de revoir fortement à la hausse les réserves de gaz devenues plus abondantes que celle du pétrole.
De nombreuses activités humaines, chauffage, transport, production pourrait ainsi se convertir à l'utilisation du gaz. Le développement de son utilisation impacterait de nombreux secteurs :
- Les infrastructures de stockage et de distribution seraient développées, en Chine en particulier.
- La production dans les pays possédant du gaz non conventionnel devrait également solliciter de nombreuses sociétés spécialisées.
- Le prix du gaz lui-même qui n'a probablement pas encore intégré cette mutation devrait progressivement s'apprécier.
Un point négatif pourtant. Si la migration vers le gaz devrait être facile pour les activités de chauffage, elle devrait demander du temps dans de nombreux secteurs
comme celui du transport. La flambée du gaz se fera lentement. Mais le rôle des marchés étant d'anticiper, quand le gaz sera partout, il sera trop
tard.
Je n'irais pas plus loin dans cet article et laisse les lecteurs de Futures, dont certains connaissent bien le marché des matières premières, commenter ce texte et suggérer des véhicules d'investissement.
Il faut que tout le monde travaille un peu :-) ...