Par Jean Christophe Bataille
La situation actuelle montre une fois de plus l’importance de la diversification en gestion de patrimoine. Les phénomènes monétaires attachés à la crise de liquidité et de solvabilité souveraines, les attentes d’une baisse de la croissance en Europe, d’une meilleure santé américaine et d’un ralentissement de l’activité en Asie, auxquels on peut ajouter la faculté des bourses à anticiper une situation future et à ne pas dépeindre une situation en cours rend extrèmement difficile les prévisions. La preuve : les avis divergent très fortement selon les analystes. Une réalité est pourtant là : des investisseurs ont lâché des actions et d’autres les ont rachetées dans les périodes de panique récentes. Nous faisons partie de la deuxième catégorie. Tout d’abord parce que le délitement des monnaies exclut pour moi une chute très profonde des indices. Ensuite parce que la philosophie de gestion de Futures est que lorsque les acteurs du marché qui vendent jusqu’à la panique ont vendu, il n’y a plus de vendeurs. Cela a donné un répit salutaire quel que soit le sens long terme du marché et cela a permis d’investir long terme à un prix beaucoup plus intéressant qu’il y a un an sur des supports pour lesquels l’analyse macro économique anticipe une belle croissance : énergie, certaines matières premières et émergents. Nous avons renforcé nos actions avec un CAC situé entre 2950 et 2750 avec un objectif maxi de baisse de 2450 qui ne s'est pas réalisé et pris quelques bénéfices à 3250 avec un objectif de hausse de 3450 qui n'a pas non plus été touché.
Je ne m’avancerai pas sur le sens que prendront les marchés actions prochainement, mais je crois que certains intervenants pourraient avoir des surprises. Ce que je sais, c’est qu’au dernier comptage nous sommes investis autour de 17 % du patrimoine en actions de toute nature. Nous pouvons aujourd’hui accumuler des titres en cas de nouvelle baisse des marchés (sous CAC 2750) ou prendre lentement des bénéfices en cas de nouvelle hausse.
Je suis également confiant sur notre allocation immobilière à 42 % qui s’élargira par l’amortissement d’une nouvelle opération dans l'ancien en cours d'acquisition à crédit à taux fixe avec un rendement suffisamment confortable pour donner des différentiels "rendement locatif - taux d'intéret - prévision d'inflation" intéressants. L'ensemble de l'allocation immobilière nous permettrait, en cas de fuite grave devant la monnaie et d'évolution péjorative de la crise, de rester bien à l’abri sur des biens tangibles amortis ou en cours d'amortissement avec des taux d'intérêt suffisamment bas. La possible réintégration des prix de l'immobilier dans le tunnel de Friggit n'aurait aucune importance dans ce type de crise hyperinflationniste.
Nous restons enfin assis sur 22 % d’or physique et minier qui ne peuvent que progresser à moyen terme tant que les taux d’intérêt réels sont négatifs, situation qui devrait perdurer.
L'intérêt majeur de cette diversification est que si certaines allocations peuvent baisser temporairement, d'autres vont mécaniquement s'apprécier. Son rôle est de
défendre le patrimoine dans une période économique particulièrement incertaine et dans un contexte fiscal qui en limite la progression. Elle colle à l'analyse macro économique et peut s'adapter à
de nombreux scénarii sauf à celui d'une déflation majeure et prolongée à laquelle je ne crois pas.
Le reste de la répartition patrimoniale comporte des placements obligataires opportunistes à haut rendement ou émergents en monnaie locale, selon moi à meilleur potentiel de valorisation sur le long terme que les monnaies occidentales malgré la force factice affichée actuellement par le dollar.
Au dernier pointage la répartition du patrimoine de Futures est :
Or physique | 14,00% |
Mines d'or | 7,50% |
Mines d'or moyenne importance | 1,00% |
Silver | 1,00% |
Cash | 6,00% |
Obligations taux fixes | 0,00% |
Produit monétaires chinois en Yuan | 2,00% |
Obligations maturité moyenne émergents | 3,50% |
Obligations monde taux indexées sur l'inflation | 1,00% |
Obligations High Yield corporate | 2,00% |
Trackers short sur obligations | 1,00% |
Actions chinoises compartiment A et B en yuan | 1,00% |
Actions Emergents | 5,00% |
Energie matières premieres | 5,50% |
Actions européennes | 5,50% |
Avoirs spéculatifs | 2,00% |
Immobilier | 42,00% |
Précision importante : le ratio immobilier représente, comme dans une déclaration ISF, la partie amortie du bien soit sa valeur vénale inscrite à l'actif otée du capital restant dû inscrit au passif. En cas de nouvelle acquisition, il correspond à l'apport en fond propre mais est amené à croitre avec l'évolution et l'amortissement du crédit.