13 janvier 2010
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08:34
Par Jean Christophe Bataille

Rien n'arrete la hausse des actions en bourse. L'explication tient en un mot : les taux d'intéret. Tant que ceux-ci seront bas les titres de créance à court moyen ou long terme ne rapporteront rien, les actifs tangibles que sont les actions auront tendance à s'apprécier.
Si les taux courts ou longs venaient à monter dans le monde, la prime de risque normalement exigée par les investisseurs pour s'intéresser plus aux actions qu'aux actifs sans risques chuterait mécaniquement. Les acteurs économiques devraient d'autre part accorder des taux d'intérêt plus importants aux créanciers, ce qui ralentirait obligatoirement la progression de l'économie. Enfin une montée des taux courts américains détruirait les mécanismes du carry trade qui diminueraient les flux de capitaux et les investissements chez les émergents, et feraient monter le dollar par les rachats d'urgence de positions débitrices dans cette monnaie. Autant dire que les bourses subiraient un accès de baisse à mettre à profit pour revenir de façon plus importantes sur les actions des émergents et les commodities.
Il devient donc très intéressant de chercher les causes possibles d'une montée des taux courts ou longs et d'en deviner le calendrier.
La mécanique des taux est rendu complexe par la circulation des flux de capitaux et les impératifs politiques qui viennent systématiquement fausser la donne monétaire.
Les chinois ont commencé hier à augmenter leurs taux courts de 0.8 %. Ce resserrement monétaire dont le but est de limiter le flot du crédit pour éviter la formation d'une bulle est plutot salutaire. A-t-il des conséquences sur les flux de capitaux débarquants en Chine ? Je serais tenté de dire oui car le mécanisme du carry trade envoie les capitaux en direction des projets, des entreprises chinoises et probablement sur les produits de taux chinois à maturité longue. Si les taux courts chinois montent en freinant la surchauffe, les capacités de production aujourd'hui absorbées facilement par la croissance comme le montre l'étude de Le Coz risquent de ne plus l'être et de créer une désinflation forte qui pourrait mécaniquement horizontaliser de la courbe des taux en faisant baisser les taux longs chinois et en réduisant les spreads avec l'occident. Cela me fait dire que la croissance chinoise est beaucoup plus saine que celle de l'Inde sur le plan monétaire. Les titres de créances chinois à maturité longue sont très intéressants aujourd'hui car cette appréciation des obligations se doublerait d'une hausse du Yuan dès que celui-ci quitterait la parité fixe avec le dollar. C'était ma reflexion du dernier Forecast.
Inversement le potentiel des actions chinoises diminuerait mais pas totalement car le financement par les taux longs se ferait dans des conditions plus favorables et pourrait compenser la montée des taux courts. Ma plus grosse incertitude en terme d'investissment réside actuellement dans le potentiel court terme des actions chinoises que j'ai progressivement vendues et sous pondérées dans mon patrimoine personnel entre CAC 3000 et CAC 3800. D'un coté, je crois au potentiel énorme de la Chine, de l'autre je suis sorti de ce poste en imaginant un découplage plus lent. Le marché commence toutefois à être cher et les hausses continues et fortes comme celle de 2009 appellent toujours une correction en bourse. Par ailleurs les futurs déboires occidentaux ne manqueront pas d'affecter les bourses asiatiques. Le meilleur argument en faveur de cette évolution est que l'Europe qui a pourtant un PIB supérieur a celui des US et qui est autonome depuis des siècles singe en permanence le marché américain. Le découplage le plus tardif pour les émergents sera peut être bien celui des bourses.
Les taux courts occidentaux vont rester durablement bas car la croissance ne sera pas suffisamment forte pour que les banques centrales prennent le risque de faire replonger les économies. En revanche contrairement à la Chine, les taux longs occidentaux subiront des pressions fortes à la hausse et la monétisation des gigantesques besoins budgétaires par les banques centrales ne suffira pas si les émergents, le Japon et les pétroliers lachent le dollar. Or la Chine découple et la croissance de la consommation petrolière est assurée actuellement essentiellement par la Chine d'après les dernières données de l'AIE. Celle de l'occident stagne voire régresse. La Chine va-t-elle continuer à soutenir longtemps un dollar utlisé comme arme économique alors qu'une baisse de celui-ci et un yuan dans le change flottant rendrait mois cher son approvisionnement en ressources ? On peut se dire qu'elle le fera d'autant moins que les matières premières montent en dollar et donc en yuan.
L'autre éventualité est que les US conscients du risque de perte de légitimité de leur monnaie remontent un peu leur taux si la reprise occidentale est suffisante pour autoriser un resserement monétaire. Cette hypothèse n'est pas totalement impossible si on tient compte de la capacité étonnante de certain émergents à tirer l'économie mondiale.
Le prix des matières premières, s'il continue à grimper va de toute façon jouer les troubles fêtes et limiter le potentiel de croissance de tous les pays à monnaie faible, ce qui n'est potentiellement pas le cas du Yuan, du Real ou du dollar australien.

Rien n'arrete la hausse des actions en bourse. L'explication tient en un mot : les taux d'intéret. Tant que ceux-ci seront bas les titres de créance à court moyen ou long terme ne rapporteront rien, les actifs tangibles que sont les actions auront tendance à s'apprécier.
Si les taux courts ou longs venaient à monter dans le monde, la prime de risque normalement exigée par les investisseurs pour s'intéresser plus aux actions qu'aux actifs sans risques chuterait mécaniquement. Les acteurs économiques devraient d'autre part accorder des taux d'intérêt plus importants aux créanciers, ce qui ralentirait obligatoirement la progression de l'économie. Enfin une montée des taux courts américains détruirait les mécanismes du carry trade qui diminueraient les flux de capitaux et les investissements chez les émergents, et feraient monter le dollar par les rachats d'urgence de positions débitrices dans cette monnaie. Autant dire que les bourses subiraient un accès de baisse à mettre à profit pour revenir de façon plus importantes sur les actions des émergents et les commodities.
Il devient donc très intéressant de chercher les causes possibles d'une montée des taux courts ou longs et d'en deviner le calendrier.
La mécanique des taux est rendu complexe par la circulation des flux de capitaux et les impératifs politiques qui viennent systématiquement fausser la donne monétaire.
Les chinois ont commencé hier à augmenter leurs taux courts de 0.8 %. Ce resserrement monétaire dont le but est de limiter le flot du crédit pour éviter la formation d'une bulle est plutot salutaire. A-t-il des conséquences sur les flux de capitaux débarquants en Chine ? Je serais tenté de dire oui car le mécanisme du carry trade envoie les capitaux en direction des projets, des entreprises chinoises et probablement sur les produits de taux chinois à maturité longue. Si les taux courts chinois montent en freinant la surchauffe, les capacités de production aujourd'hui absorbées facilement par la croissance comme le montre l'étude de Le Coz risquent de ne plus l'être et de créer une désinflation forte qui pourrait mécaniquement horizontaliser de la courbe des taux en faisant baisser les taux longs chinois et en réduisant les spreads avec l'occident. Cela me fait dire que la croissance chinoise est beaucoup plus saine que celle de l'Inde sur le plan monétaire. Les titres de créances chinois à maturité longue sont très intéressants aujourd'hui car cette appréciation des obligations se doublerait d'une hausse du Yuan dès que celui-ci quitterait la parité fixe avec le dollar. C'était ma reflexion du dernier Forecast.
Inversement le potentiel des actions chinoises diminuerait mais pas totalement car le financement par les taux longs se ferait dans des conditions plus favorables et pourrait compenser la montée des taux courts. Ma plus grosse incertitude en terme d'investissment réside actuellement dans le potentiel court terme des actions chinoises que j'ai progressivement vendues et sous pondérées dans mon patrimoine personnel entre CAC 3000 et CAC 3800. D'un coté, je crois au potentiel énorme de la Chine, de l'autre je suis sorti de ce poste en imaginant un découplage plus lent. Le marché commence toutefois à être cher et les hausses continues et fortes comme celle de 2009 appellent toujours une correction en bourse. Par ailleurs les futurs déboires occidentaux ne manqueront pas d'affecter les bourses asiatiques. Le meilleur argument en faveur de cette évolution est que l'Europe qui a pourtant un PIB supérieur a celui des US et qui est autonome depuis des siècles singe en permanence le marché américain. Le découplage le plus tardif pour les émergents sera peut être bien celui des bourses.
Les taux courts occidentaux vont rester durablement bas car la croissance ne sera pas suffisamment forte pour que les banques centrales prennent le risque de faire replonger les économies. En revanche contrairement à la Chine, les taux longs occidentaux subiront des pressions fortes à la hausse et la monétisation des gigantesques besoins budgétaires par les banques centrales ne suffira pas si les émergents, le Japon et les pétroliers lachent le dollar. Or la Chine découple et la croissance de la consommation petrolière est assurée actuellement essentiellement par la Chine d'après les dernières données de l'AIE. Celle de l'occident stagne voire régresse. La Chine va-t-elle continuer à soutenir longtemps un dollar utlisé comme arme économique alors qu'une baisse de celui-ci et un yuan dans le change flottant rendrait mois cher son approvisionnement en ressources ? On peut se dire qu'elle le fera d'autant moins que les matières premières montent en dollar et donc en yuan.
L'autre éventualité est que les US conscients du risque de perte de légitimité de leur monnaie remontent un peu leur taux si la reprise occidentale est suffisante pour autoriser un resserement monétaire. Cette hypothèse n'est pas totalement impossible si on tient compte de la capacité étonnante de certain émergents à tirer l'économie mondiale.
Le prix des matières premières, s'il continue à grimper va de toute façon jouer les troubles fêtes et limiter le potentiel de croissance de tous les pays à monnaie faible, ce qui n'est potentiellement pas le cas du Yuan, du Real ou du dollar australien.