Par Jean Christophe Bataille
L'inflation chez les émergents ne fait plus aucun doute. Elle est due à la surchauffe des économies émergentes, à l'expansion monétaire occidentale et aux sous-capacités de production dans le domaine des matières premières. Cette inflation est importée chez nous par le commerce mondial. Nous achetons des produits manufacturés, de l'energie et des matières premières en hausse. Pour que cette inflation ne gagne pas les salaires chez nous, il faudrait prendre des mesures monétaires qui nous plongeraient très vite dans une dépression économique profonde. La seule question à se poser est "les banques centrales préfèreront-elles l'inflation ou une dépression ?" La réponse ne fait aucun doute ! Nous aurons l'inflation ! Et malgrès cela, au mieux, la croissance stagnera.
Mais ce scenario pourrait être retardé par le prix du pétrole. Que celui-ci reste au dessus de 120 dollars au delà de 6 mois et le choc sera trop grand : l'économie freinera partout dans le monde, y compris chez les émergents, en réduisant aussi temporairement l'inflation. Le timing dépend donc actuellement du monde arabe. Une guerre civile en Algérie ou pire en Arabie Saoudite impacterait lourdement la situation tant au niveau du pétrole que du gaz. Dans tous les cas, l'économie repartira ensuite, portant encore plus haut les prix. Les salaires finiront par monter, indiciblement, avec les indices des prix. Et les porteurs obligataires occidentaux à taux fixe resteront les dindons de la partie.