Les actions
Un rallye est en cours mais comme toujours, c'est dans la panique de fin aout-début septembre 2011 qu'il fallait acheter ...
Pourquoi acheter des actions maintenant alors que nous les avons achetées à très bon compte sous 3000 points de CAC ?
Faudrait-il croire que le marché a définitivement retrouvé le chemin d'une hausse durable et augmenter notre poste action au niveau actuel ?
Je ne le crois pas bien que l'embellie économique des USA sera probablement suivie d'une reprise européenne, quoiqu'en disent les Cassandres. La BCE a bien joué son rôle de prêteur en dernier ressort de façon déguisée en approvisionnant le système bancaire de liquidités pour 3 ans. Tous les chiffres prouvent que cet argent a été utilisé en bonne partie pour acheter de la dette européenne. Les taux devraient donc s'assagir pour un temps et favoriser une reprise. En revanche, l'Europe et les USA sont condamnés à une croissance faible durant de nombreuses années du fait de leur endettement et les prix des actions occidentales ne pourront pas prendre beaucoup de hauteur car ils sont directement corrélés au taux de croissance. Ces actions devraient donc évoluer dans un range qui ne peut guère dépasser les précédents plus hauts et qui ne peut être alimenté en monnaie courante que par la dépréciation monétaire. C'est-à-dire que les actions qui sont des biens tangibles mettent de la valeur à l'abri des monstrueuses injections de monnaie réalisées par les banques centrales mais elles ne montent pas beaucoup en monnaie constante.
Les seules titres qui se valoriseront vraiment sont les titres occidentaux très exportateurs chez les émergents, les actions liées à de vraies ruptures technologiques, les actions des pays émergents et les actions attachées au prix des matières premières.
Ma conclusion est que les marchés occidentaux sont condamnés à rechuter pour retrouver une valorisation moyenne qui, me semble-t-il se situe à peine au dessus du niveau actuel. Toute hausse supplémentaire sera donc excessive et justifiera des prises de bénéfices partiels avec un maximum à 4200 points pour le CAC si les marchés devaient s'emballer. Mais il est très probable que le soufflet se dégonfle avant car les investisseurs long terme ne reviendront pas massivement sur les actions occidentales dans une situation économique durablement dégradée.
Notre indicateur pour réaliser les gains que nous avons engrangés depuis nos achats d'août 2011 est le VIX. Regardons l'évolution de la volatilité implicite versus le SP500 :
Cette volatilité s'est fortement et rapidement détendue. Il est possible qu'elle reste durablement basse si les chiffres de l'économie américaine continuent à s'améliorer. Mais à l'approche de 15, il faudra tout de même prendre progressivement des bénéfices partiels et revenir vers une allocation de 16 % d'actions dans le patrimoine pour une allocation actuelle qui se dirige rapidement vers 20 % avec la hausse des cours. La répartition des actions restantes doit résolument être tournée vers les actions des pays émergents et des matières premières.
Les titres de créances.
Mon opinion est toujours aussi tranchée. Les obligations souveraines occidentales sont à fuir. Celles qui proposent des taux élevées sont devenues risquées et celles qui ont servi de refuge comme le bund ou les T bonds ne rapportent rien. De nombreux FCP proposent désormais des obligations des pays émergents en monnaie locale. Ces pays sont beaucoup moins endettés que nous et capables de produire un cash-flow d'origine industrielle très rassurant. Ils ont par ailleurs des monnaies sous-évaluées susceptibles de s'apprécier avec le temps. Nous avons augmenté ce poste à la faveur de la reprise obligataire liée à un meilleur contrôle de l'inflation dans ces pays.
Les métaux précieux.
Comme prévu dans mon précédent billet. L'or et l'argent métal consolident. De nouvelles opportunités d'investissement dans le physique ou les mines pourraient se présenter. Je reste très confiant dans la progression à moyen terme des métaux précieux car la monétisation de la dette n'est certainement pas terminée et notre monnaie ne peut que se dévaloriser par rapport a des biens tangibles comme les métaux précieux, les matières premières, la pierre à crédit ou même les parts de société.
Par ailleurs, la situation de backwardation se poursuit sur l'argent prouvant que les investisseurs prennent conscience que les positions shorts très tendues des institutionnels reposent sur un effet de levier considérable et qu'il y a probablement beaucoup plus d'argent papier émis que d'argent physique disponible. Un raisonnement similaire peut etre tenu sur l'or. Attention à l'explosion à la hausse lors la confiance va disparaitre et gardez bien vos 20 % de métaux précieux dans le patrimoine.
Bonne semaine !