23 février 2010
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Par Jean Christophe Bataille.

Après lecture de certains messages ou articles, voici quelques idées sur la crise japonaise qui méritent une fois de plus d'être répétées :
Les déflationnistes affirment encore et toujours que la reflation forcée conduite actuellement par les autorités monétaires ne pourra pas venir à bout de la dette globale des pays occidentaux. L'exemple le plus souvent cité est celui de la déflation japonaise. La réponse que j'ai déjà donnée sur le sujet est qu'il ne s'agit pas d'apporter une contrepartie à l'ensemble de la dette mais d'équilibrer les pressions déflationnistes par une augmentation de la liquidité. Les acteurs économiques se désendettant très lentement, ce processus peut se poursuivre longtemps sans qu'il y ait spirale déflationniste puisque les autorités monétaires ont un droit de création sans limite de monnaie. On pourrait imaginer que les marchés sont capables d'interdire ce flot de création de liquidités par une hausse des taux obligataires mais l'augmentation du taux d'épargne des américains et la complaisance forcée des porteurs de Tbonds étrangers crée un flux de liquidités vers le compartiment des titres de créance qui empèche, en tout cas pour l'instant, cette réaction. L'apport des mesures non conventionnelles permet ensuite aux banques centrales de disposer d'une variable d'ajustement. On comprend alors que l'horizon de cette évolution est une stagnation de l'activité et une augmentation de la monnaie en circulation. Or on a jamais vu dans le passé une augmentation de la masse monétaire ne pas se traduire pas une réévaluation nominale des actifs tangibles en particulier les matières premières et l'immobilier.
La crise américaine est très différente de la crise japonaise à cause du timing de l'action gourvernementale Les USA n'ont jamais laissé la déflation s'installer depuis 2000. Le Japon a commencé à monétiser sa dette en 2001-2002 soit 15 ans après le début de la crise. L'amérique pratique au contraire une politique de stimuli et de reflation permanente depuis 2000. La différence entre les deux crises est évidente : l'évolution des prix à la consommation donne pour l'instant tord au déflationnistes. Seul le prix des actifs a subi une baisse comme dans tout épisode récessif mais la hausse récente de ceux-ci laisse présager une évolution stagflationniste. L'énorme inflation monétaire sous-jacente créée par la politique monétaire occidentale pourrait rester quiescente longtemps grâce à la diminution de l'octroi du crédit et à la baisse de la vélocité monétaire. C'est oublier l'évolution des émergents qui se recentrent sur leurs marchés intérieurs et dont la dette globale est tout à fait compatible avec un développement sain. Même s'il existe actuellement un début de bulle sur l'immobilier en Chine, les émergents ont un outil de production efficient et leurs populations sont avides de croissance. Leur développement très dépensier en ressources naturelles ne pourra que faire grimper le prix de ces dernières et enclencher un processus de dévaluation monétaire favorable au désendettement occidental qui ne devrait pas être combattu par une hausse des taux courts. Cette dernière n'aurait aucun intérêt pour les occidentaux car elle ferait rapidement replonger leur économie.
Un autre élément à prendre en compte est la structure du PIB des pays actuellement endettés. Les pays occidentaux, à part l'Allemagne et le Japon, sont des pays importateurs dont la croissance est assurée par la consommation. La caractéristique de ces économies est la facilité avec laquelle elles vont importer les troubles monétaires. Un pays comme les USA importera l'inflation des prix chinois avec la remontée du Yuan, l'ascension du prix des matières premières ou la revalorisation des salaires chinois. Le Japon au contraire n'a jamais pu bénéficier d'une reflation de ses prix à la consommation par l'import car son économie était trop fortement tourné vers l'export. Cette structure du PIB a été un élément facilitateur de la spirale déflationniste japonaise.
Enfin le dollar est une monnaie ouverte. C'est la monnaie de réserve de tous les échanges internationaux alors que le yen est une monnaie domestique. Tant qu'un nouveau système monétaire ne verra pas le jour, elle n'échappera donc probablement pas à la tendance de fond mondiale qui est celle de la raréfaction des matières premières et la réévaluation progressive des salaires chez les émergents.

Après lecture de certains messages ou articles, voici quelques idées sur la crise japonaise qui méritent une fois de plus d'être répétées :
Les déflationnistes affirment encore et toujours que la reflation forcée conduite actuellement par les autorités monétaires ne pourra pas venir à bout de la dette globale des pays occidentaux. L'exemple le plus souvent cité est celui de la déflation japonaise. La réponse que j'ai déjà donnée sur le sujet est qu'il ne s'agit pas d'apporter une contrepartie à l'ensemble de la dette mais d'équilibrer les pressions déflationnistes par une augmentation de la liquidité. Les acteurs économiques se désendettant très lentement, ce processus peut se poursuivre longtemps sans qu'il y ait spirale déflationniste puisque les autorités monétaires ont un droit de création sans limite de monnaie. On pourrait imaginer que les marchés sont capables d'interdire ce flot de création de liquidités par une hausse des taux obligataires mais l'augmentation du taux d'épargne des américains et la complaisance forcée des porteurs de Tbonds étrangers crée un flux de liquidités vers le compartiment des titres de créance qui empèche, en tout cas pour l'instant, cette réaction. L'apport des mesures non conventionnelles permet ensuite aux banques centrales de disposer d'une variable d'ajustement. On comprend alors que l'horizon de cette évolution est une stagnation de l'activité et une augmentation de la monnaie en circulation. Or on a jamais vu dans le passé une augmentation de la masse monétaire ne pas se traduire pas une réévaluation nominale des actifs tangibles en particulier les matières premières et l'immobilier.
La crise américaine est très différente de la crise japonaise à cause du timing de l'action gourvernementale Les USA n'ont jamais laissé la déflation s'installer depuis 2000. Le Japon a commencé à monétiser sa dette en 2001-2002 soit 15 ans après le début de la crise. L'amérique pratique au contraire une politique de stimuli et de reflation permanente depuis 2000. La différence entre les deux crises est évidente : l'évolution des prix à la consommation donne pour l'instant tord au déflationnistes. Seul le prix des actifs a subi une baisse comme dans tout épisode récessif mais la hausse récente de ceux-ci laisse présager une évolution stagflationniste. L'énorme inflation monétaire sous-jacente créée par la politique monétaire occidentale pourrait rester quiescente longtemps grâce à la diminution de l'octroi du crédit et à la baisse de la vélocité monétaire. C'est oublier l'évolution des émergents qui se recentrent sur leurs marchés intérieurs et dont la dette globale est tout à fait compatible avec un développement sain. Même s'il existe actuellement un début de bulle sur l'immobilier en Chine, les émergents ont un outil de production efficient et leurs populations sont avides de croissance. Leur développement très dépensier en ressources naturelles ne pourra que faire grimper le prix de ces dernières et enclencher un processus de dévaluation monétaire favorable au désendettement occidental qui ne devrait pas être combattu par une hausse des taux courts. Cette dernière n'aurait aucun intérêt pour les occidentaux car elle ferait rapidement replonger leur économie.
Un autre élément à prendre en compte est la structure du PIB des pays actuellement endettés. Les pays occidentaux, à part l'Allemagne et le Japon, sont des pays importateurs dont la croissance est assurée par la consommation. La caractéristique de ces économies est la facilité avec laquelle elles vont importer les troubles monétaires. Un pays comme les USA importera l'inflation des prix chinois avec la remontée du Yuan, l'ascension du prix des matières premières ou la revalorisation des salaires chinois. Le Japon au contraire n'a jamais pu bénéficier d'une reflation de ses prix à la consommation par l'import car son économie était trop fortement tourné vers l'export. Cette structure du PIB a été un élément facilitateur de la spirale déflationniste japonaise.
Enfin le dollar est une monnaie ouverte. C'est la monnaie de réserve de tous les échanges internationaux alors que le yen est une monnaie domestique. Tant qu'un nouveau système monétaire ne verra pas le jour, elle n'échappera donc probablement pas à la tendance de fond mondiale qui est celle de la raréfaction des matières premières et la réévaluation progressive des salaires chez les émergents.