Par Jean Christophe Bataille.
Analyse technique
Le rectangle de consolidation à l'oeuvre sur le CAC 40 cet été n'est pas allé jusqu'à son objectif de 2420 mais a tout de même porté les cours à 2690. Soit une progression d'une fois le range 2980-3260, ce qui est une évolution alternative classique de ce type de figure chartiste. Les récentes statistiques économiques américaines meilleures qu'attendues ont fait rebondir les marchés et ont diminué la force de l'impulsion baissière.
La configuration graphique qui prévaut désormais en base journalière est celle d'une épaule-tête-épaule inversée :
Celle-ci a un objectif théorique de 3260 qui est la borne haute du rectangle de consolidation précédent. Il est intéressant de constater que la deuxième épaule est un peu plus haute, que le RSI est en ascension et que la résistance à 3070 a été nettement franchie en clôture vendredi à 3095. Je rappelle toutefois que cette prévision est probabiliste et que l'évolution peut être tout autre en fonction des news de marché. C'est cependant celle qui a le plus de chance de se produire. Cette analyse aurait pour intérêt de fixer le niveau optimum des prises partielles de bénéfices sur les actions françaises ou même européennes que nous avons achetées dans la panique des marchés si le CAC 40 poursuivaient leur hausse en direction de 3260.
Analyse économique fondamentale
Les Etats Unis
Les derniers éléments de statistiques économiques américaines ont plutot agréablement surpris. Pour exemple :
Manufacturing PMI 51.1
ISM Manufacturing PMI 51.6
Construction Spending m/m 1.4%
ISM Manufacturing Prices 56
Total Vehicle Sales 13.1 M
ADP Non-Farm Employment Change 91k
Unemployment Claims 401k
Non-Farm Employment Change 103k
Wholesale Inventories m/m 0.4 %
Tous sont meilleurs qu'attendus.
La question désormais posée est celle du soft-landing de l'économie américaine. Allons vers une récession ou vers un atterrissage en douceur ?
L'Europe
L'Europe empêtrée dans ses dissensions politiques ne parvient pas à parler d'une seule voix pour faire face à l'insolvabilité de la Grèce et la nécessaire recapitalisation des banques. Les récents discours des dirigeants européens montrent toutefois que ceux-ci sont plus dans la négociation musclée que dans une véritable impasse.
La Chine
La Chine ralentit après avoir resserré l'étau monétaire et la quasi-stagnation des états occidentaux mais sa croissance va rester supérieur à 4 ou 5%.
Les grandes économies mondiales qui ont beaucoup inquiété les investisseurs ces derniers mois ne sont donc pas en si mauvaise posture pour l'instant et ce sont les USA qui donnent le tempo.
Comme toujours les bourses, après avoir vu tout en noir, ont regagné un peu d'optimisme.
Les monnaies et l'inflation
L'inflation n'a pas véritablement baissé malgré le fort ralentissement économique mondial et la baisse des matières premières. Que les économies aient récemment touché le fond ou que, contrairement aux statistiques US récentes, une nouvelle récession se creuse, les économies émergentes finiront par flamber à nouveau par le simple fait que la part des exportations vers l'occident dans leur PIB a beaucoup diminué (14 % seulement par exemple pour la Chine). La prochaine poussée de croissance mondiale va donner encore plus d'inflation importée dans un contexte de croissance occidentale assez faible.
Arbitrages
Arbitrages actions et obligations
Arbitrages récents.
Sans préjuger du futur, nous avons amassé un bon nombre d'actions, en direct ou sous forme de FCP, dans les paniques successives de cet été : actions européennes de rendement, quelques actions de croissance au rabais et des matières premières massacrées comme les parapétrolières, les gazières mais aussi les producteurs de potasse et les acteurs du monde agricole.
De l'or et de l'argent ont été achetés a la faveur des baisses récentes sous la forme de FCP miniers.
Des shorts sur obligations américaines ont été accumulés sur des valorisations très basses des taux US.
Des FCP obligations indexées sur l'inflation ont été cédés.
Arbitrage à venir
Si les marchés reprenaient de la hauteur nous prendrions des bénéfices partiels autour d'un niveau de CAC 40 correspondant à 3260. Dans le cas inverse, nous continuerions à accumuler à la baisse des titres en direction de CAC 2420.
Arbitrages immobiliers
Mes prévisions d'inflation à quelques années vont vers une augmentation progressive des IPC. Les taux d'emprunt sont à nouveau à la baisse. Il convient donc d'en profiter pour contracter de nouvelles dettes à taux fixe afin d'acquérir des biens tangibles flottant sur l'inflation. L'effet de levier du crédit et la dévalorisation monétaire ne peut que rentabiliser ce type d'investissement même si l'immobilier peut baisser en monnaie constante. L'immobilier français dans les centres-villes de province n'est pas le plus mal placé. La baisse récente des taux et la baisse des prix liée au durcissement de la fiscalité sur les plus values pourraient être une opportunité pour les gens qui ne sont pas pressés de revendre les biens acquis. Je suis en train de projeter une nouvelle opération à crédit et à taux fixe. Il serait possible dans les suites que je cède de l'immobilier amorti en contrepartie pour refaire du cash si besoin.
Allocation d'actifs
Pour les gens dont le patrimoine type de Futures dépasse 1.5 million d'euros, il se décompose aujourd'hui comme suit :
Or physique | 14,00% |
Mines d'or | 7,50% |
Mines d'or moyenne importance | 1,00% |
Silver | 1,00% |
Cash | 4,50% |
Obligations taux fixes | 0,00% |
Produits monétaires chinois en Yuan | 2,00% |
Obligations émergents | 4,00% |
Obligations taux indexés sur l'inflation | 1,00% |
Obligations High Yield | 2,00% |
Trackers short sur obligations |
1.50% |
Actions chinoises compartiment A et B en yuan | 1,00% |
Actions Emergents | 5,00% |
Energie matières premieres | 6,00% |
Actions défensives européennes à gros rendement |
6,50% |
Avoirs spéculatifs | 2,00% |
Immobilier |
41,00% |
Je ne publie pas de patrimoine de montant inférieur à 1.5 Millions d'euros mais les arbitrages sont les mêmes.
Précision importante : le ratio immobilier représente, comme dans une déclaration ISF, la partie amortie du bien soit sa valeur vénale inscrite à l'actif ôtée du capital restant dû inscrit au passif. En cas de nouvelle acquisition, il correspond à l'apport en fond propre mais est amené à croitre avec l'évolution et l'amortissement du crédit.