INFO File Trading
Destinée aux échanges sur les prises de positions spéculatives via les commentaires, elle est, comme le Forecast mensuel, ouverte à tous.
Elle accueille essentiellement les messages relatifs au trading. Les sujets concernant l’investissement doivent être traités dans le Forecast mensuel ou les
articles spécifiques.
Une règle originale et intangible dans cette file :
Les positions de trading prises par les intervenants doivent être données en temps réel quelles que soient les unités de temps choisies afin de travailler sur une
expérience spéculative honnête et fiable.
Les articles qui sont publiés en tête de la file s'orientent préférentiellement vers les investisseurs et les intervenants occasionnels, qui souhaitent enrichir leur
approche fondamentale de l'économie proposée par le blog par une vue plus axée sur les marchés à court-terme, le court-terme revêtant ici une unité de temps minimale journalière, plus
généralement hebdomadaire et mensuelle.
Cette file n'a pas la prétention de servir de support exclusif à une décision d'investissement ou de spéculation. Nous invitons les lecteurs à se forger leur propre
avis et à confronter nos positions à d'autres positions énoncées sur internet.
File Trading – Novembre 2009
Par Daniela
Situation du CAC40 en début de mois.
J'effectuerai pour ce premier article une analyse personnelle rapide de l'indice français CAC40. A la question : où va le CAC40? Au risque de décevoir de nombreux lecteurs, je répondrais : je
n'en ai aucune idée.
A travers cette affirmation j'assume parfaitement ne pas me considérer comme une experte auto-proclamée et conserver une approche dénuée de toute idée préconçue. Je n'ai donc pas la prétention de
détenir la vérité ni d'anticiper exactement les variations futures.
Parenthèse : nous pouvons par ailleurs remarquer que la majorité des experts commerciaux et analystes financiers ont pour caractéristique commune de ne pas avoir fait fortune, ce qui est un gage
financier de leur inaptitude à anticiper avec précision l'évolution future des indices.
A la question : où va le CAC40 ? Je substituerai volontiers une question autrement plus intéressante à moyen-terme, qui serait : où le CAC40 n'ira-t-il pas ?
Répondre à cette question, comme je souhaite vous le montrer, est déjà en soit une forme de réponse.
Approche technique et fondamentale du CAC40
Observons le graphique journalier du CAC40 en chandeliers japonais.
A ce jour la correction en cours est la plus importante depuis juillet. Le terme correction peut donc sembler impropre et beaucoup mentionnent l'hypothèse d'un point haut moyen terme atteint
début octobre. Cette hypothèse a du sens.
A court-terme, deux niveaux de prix semblent avoir le consensus de nombreux analystes sur le CAC cash et pourraient arrêter temporairement une baisse de l'indice :
- 3560 niveau de prix dont la justification provient de l'ancienne résistance, devenue support en aout-septembre. Les ATistes appellent ce phénomène une inversion de polarité.
- 3400, niveau de prix qui correspond à peu de chose près au plus haut de l'indice début janvier et au seuil de retournement de l'indice au printemps.
Ce niveau de 3400 revêt une importance supplémentaire dans la mesure où de nombreux analystes pensent qu'un CAC sous 3400 +/- 1% signifierait la fin du cycle mensuel haussier entamé début mars.
Il ne s'agit pas ici de mon avis mais d'une sorte de consensus général.
Gardons à l'esprit que la majorité gagne rarement en bourse. Il s'agit donc d'appréhender les consensus trop larges avec beaucoup de circonspection. Une question fondamentale à moyen-terme étant
la suivante : à moyen-terme, quelle serait la direction qui ferait perdre la majorité des intervenants?
A cette question, au départ des 3100-3200 on pouvait clairement répondre : une poursuite de la hausse. La recovery des indices boursiers a été telle durant l'été que certains schémas et
projections ambitieuses ont commencé à accumuler une certaine crédibilité, à savoir un retour du CAC40 au-delà de 4000 points, voire même à son niveau d'avant Lehman, c'est à dire 4400-4500
points.
Ce scénario de hausse vers 4300+ est-il crédible?
Vraisemblablement non, ceci en raison de la composition de l'indice CAC lui-même. Réduite à la portion congrue début mars 2009, le poids du secteur bancaire est remonté pour représenter
actuellement au 3 novembre 19,1% de la pondération du CAC40.
[AXA, BNP, Crédit agricole, Dexia, Société Générale]
Ce secteur reste confronté à de grandes difficultés. De nombreuses pertes restent à provisionner, et plusieurs sources de revenus : crédit immobiliers, crédits à la consommation, opérations sur
les marchés – ne retrouveront pas leur niveau de rentabilité d'avant Lehman.
Sachant que de nombreuses valeurs de la cote se sont effondrées en automne dernier, il me semble très peu probable que le secteur bancaire, qui a jusqu'ici amplement participé à la progression de
l'indice CAC40, puisse sur-performer à un point tel les autres secteurs (automobile, construction par exemple) que l'indice retrouve son niveau d'avant Lehman.
CAC4000 me semble une barrière infranchissable à moyen-terme, ceci à échéance de plusieurs mois.
Dans le cas, certes peu probable, ou l'indice reviendrait vers ses plus hauts d'octobre, la méthode la plus simple consiste à lui taper dessus (prendre des positions baissières).
Mais ce n'est que mon avis.
Quel scénario de baisse pour le CAC?
Suite à la grande vélocité de la baisse en cours, de nombreux scénarios catastrophes semblent ressortis à toute vitesse des tiroirs poussiéreux. Attention donc à ne pas se laisser trop influencer
par le sentiment général qui très clairement devient baissier chez la plupart des opérateurs. Rappelons-nous que la bourse, ce n'est pas l'économie.
D'un point de vue graphique, on peut s'amuser à noter la similitude des deux cycles de hausse moyen-terme du printemps et de l'été comme représenté sur le graphique. Cette similitude est
frappante, cela ne signifie pas qu'elle soit justifiée, mais bien plus qu'un nombre important d'opérateurs se focaliseront sur cette similitude. L'une des clefs en bourse étant, je vous le
rappelle, de chercher à savoir non pas ce que vous pensez d'une situation, mais ce que la majorité des autres en penseront.
Une baisse de l'indice en direction des 3200-3300 points semble tout à fait envisageable à moyen-terme, c'est à dire à échéance de plusieurs mois.
A ce stade cependant, ce que j'appelle un « potentiel acheteur » devrait à mon avis commencer à se faire sentir et bloquer les tentatives de l'indices de tomber plus bas. Ce que j'appelle «
potentiel acheteur » est la capacité du marché à trouver de nombreux candidats potentiels à l'achat pour des niveaux de prix qui seront considérés comme attrayants.
Rappelons-nous tout de même que même à CAC3200, de nombreux investisseurs du printemps sont encore en large plus-value. Je n'envisage pas pour le moment de réédition des grandes phases de baisse
impressionnantes de 2008- début 2009. Cela n'étant encore une fois que mon sentiment. Je peux me tromper.
La baisse, la baisse! Oui mais jusqu'où?
Certains analystes de tout bord fantasment sur un CAC très bas, sous 2000 points. Cette hypothèse a-t-elle du sens?
Encore une fois, éplucher la composition et la pondération du CAC40 s'avère très utile. Je sélectionnerai plus spécialement quelques secteurs, par ordre d'importance.
Le syndrome France Telecom
Comme vous pouvez le constater, France Telecom est un roc. Les aléas boursiers ont très peu de prise sur son cours, tout simplement car son chiffre d'affaire et sa situation
sont peu, voire pratiquement pas influencée par la crise en cours.
J'ai pris l'exemple de France Telecom car il est exemplaire, mais certains titres ont un comportement similaire : Sanofi-Aventis et Essilor international.
Moi, vous, nous tous, nous nous passons aisément de renouveler notre véhicule ou de lancer la construction d'une maison individuelle. Nous réduisons notre train de vie en consommant moins.
Mais il est difficile de se passer de médicaments, de lunettes, et, curieusement, encore plus difficile de se passer de téléphonie.
A elles trois, ces sociétés représentent 13,9% du CAC en poids. Mathématiquement, si 13,9% du CAC est peu influencé par la baisse et contiendra sa propre baisse à 15 ou 20% maximum, les autres
secteurs doivent compenser ce « défaut de baisse ». Oui, mais quel secteur? Le secteur énergétique par exemple?
Secteur énergétique
Total, GDFSuez, EDF, Technip.
Ce secteur pèse pour 20,8% du CAC au 3 novembre.
Qui d'autre que le mastodonte Total (13,2% du CAC à elle seule) peut illustrer la résilience du secteur?
Il me semble extrêmement difficile d'envisager un cours de Total inférieur à 30€, dans un monde où les ressources en hydrocarbures s'épuisent et conduisent à une inéluctable montée des cours du
brut à long-terme. Soyez tranquilles, ce raisonnement n'est pas que le mien.
La baisse du secteur énergétique étant de même contenue à 15 ou 20%, nous obtenons, en première approximation, une pondération du CAC40 voisine de 35% qui sera peu affectée par une baisse de
l'indice ou, énoncé différemment, qui n'en sera pas le moteur.
S'il est vrai que les valeurs bancaires sont susceptibles de constituer le moteur d'une forte baisse de moyen-terme - échéance de plusieurs mois - je vois mal comment le CAC serait divisé par
deux soit à peu près 1800 points dans la mesure où 35% du CAC ne baisserait que de -20%. Cela nécessiterait une baisse moyenne de -66% de l'ensemble des autres valeurs de la cote, calcul à
l'appui.
Conclusion pratique
En ce début de mois, ce n'est pas le bon moment pour acheter des actions (approche investisseur de plusieurs mois).
Ce n'est pas le bon moment pour spéculer à la baisse (approche court-terme de quelques jours).
Dans le cas des lecteurs ayant des positions actions long-terme, il est encore temps de vendre.
Je donnerai durant le mois dans les commentaires quelques idées de swings si cela devient opportun. Les suggestions de trading de chacun seront les bienvenues.